Kiev a dénoncé un « crime de guerre ». Une nouvelle attaque des forces russes contre le port ukrainien d’Odessa a fait deux morts dans la nuit de samedi à ce dimanche. L’infrastructure portuaire, des immeubles mais aussi des monuments ont subi des dégâts, a rapporté l’armée ukrainienne. Parmi eux, la cathédrale orthodoxe d’Odessa a été partiellement détruite.
La cathédrale de la Transfiguration est située dans le centre d’Odessa, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco depuis le 25 janvier 2023. « Un crime de guerre qui ne sera jamais oublié et pardonné », a dénoncé sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba. Il a exhorté « tous les États et les organisations à condamner ce crime de guerre barbare ».
« Des missiles contre des villes paisibles, contre des immeubles d’habitation, une cathédrale… Il n’y a aucune excuse pour le mal russe. Comme toujours, ce mal perdu », s’est de son côté indigné le président ukrainien, Volodymyr Zelensky sur Twitter. Il a promis « des représailles contre les terroristes russes pour Odessa ».
Un site historique
Dans la nuit, des habitants ont partagé des vidéos de l’édifice religieux, en prix avec les flammes, après avoir été touché par un tir de missile. Dans la matinée, les secours et les riverains ont constaté d’importants dommages et se sont mobilisés pour dégager les débris.
La cathédrale de la Transfiguration, la plus grande de la ville, fait partie du patrimoine culturel historique d’Odessa. Sa structure originale, une église construite à la fin du XVIIIe siècle avait été détruite en 1936 par les Soviétiques, puis reconstruite à partir de 1999 pour donner l’édifice tel qu’il est connu aujourd’hui.
Un classement « en urgence »
Réuni en session extraordinaire au début de l’année, le comité intergouvernemental de la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de l’Unesco avait décidé de faire un geste de soutien envers l’Ukraine, touchée par la guerre depuis l’invasion russe le 24 février 2022.
Une telle inscription, la plus haute protection juridique existante pour un site naturel ou culturel, devait permettre à cette ville portuaire et stratégique, régulièrement ciblée par les tirs russes, de bénéficier d’un bouclier symbolique.
Dimanche matin, ces nouvelles frappes russes sur Odessa et la destruction partielle de la cathédrale ont donc provoqué de vives réactions. « Odessa, ville sœur de Marseille, symbole de l’amitié franco ukrainienne, ville protégée par l’Unesco, brutalisée par les barbares russes. Nombreuses victimes, monuments, musées, logements touchés. La cathédrale de la Transfiguration détruite. La Russie terroriste doit être virée de l’Unesco », a martelé Vadym Omelchenko, l’ambassadeur d’Ukraine en France,
Le premier ministre moldave, Dorin Recean, s’est lui dit « profondément consterné par les frappes incessantes de missiles russes sur Odessa. Des vies perdues, des communautés brisées et un patrimoine culturel irremplaçable endommagé ».
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